Deborah Bowmann Amsterdam, ses représentants et Deborah elle-même sont heureux de présenter leur nouvelle collection Wet desks flooded numbers visible du 9 au 10 mai 2015, exposition marquant la fin de Deborah Bowmann Amsterdam.

De tous les mythes connus, celui du déluge est l’un des plus anciens et des plus répandus dans de très nombreuses civilisations. Avec des variantes selon les cultures, ce mythe raconte une purge, une punition divine exterminant les hommes et les animaux à laquelle survit un seul couple de chaque espèce. Une forme de destruction régénératrice, de tabula rasa extrême. C’est avant tout le récit d’une fin du monde dû à une crise écologique dont très peu réchappent. De ce mythe nous avons quelque part hérité du genre cinématographique du film de catastrophe qui successivement, depuis les années 70 puis les années 90 et encore davantage à partir des années 2000 n’a cessé de prendre de plus en plus de place. Un fait intéressant car pour chaque recrudescence du genre correspond une crise économique ou politique mondiale. Comme si les bureaux des banquiers et des politiciens étaient quelque part connectés au genre cinématographique de la catastrophe écologique. Comme si ces films, telles des malédictions proférées par des cinéastes à casquettes venaient mettre en garde les responsables des crises, et même l’humanité toute entière.

De cette manière Wet desks flooded numbers se présente comme un display de poissonnerie dans une ambiance d’après déluge : le rigide bureau de l’homme d’affaire est devenu un vaste méli-mélo de meubles, d’ordinateur, de feuilles de calcul dont les précieux chiffres se sont estompées, et où trois merlus égarés sur la moquette ainsi qu’un fauteuil – intitulé « Deborah Classic Executive Armchair » – attendent un potentiel consommateur. Dans un minimalisme onirique, la peinture murale « Study for new numbers » est déployée sur le plafond et les murs de l’espace comme autant de calculs, de chiffres, de numéros libérés et prenant ainsi de nouvelles formes.

Wet desks flooded numbers est le lieu où se réunissent enfin physiquement l’univers bureaucratique et l’univers marin, mobilier de bureau et poissons, comme l’accomplissement marchand du mythe du déluge.